Pendant 450 pages, Pierre Rehov, avec ce talent qui lui est si particulier, fait naviguer son lecteur entre deux univers qui, en apparence, n’ont rien à voir l’un avec l’autre. D’un côté, l’univers « micro » d’un violeur tueur multi-récidiviste qui se confie au pasteur venu recueillir ses confidences et sa confession quelques heures avant son exécution sur la chaise électrique. De l’autre, l’univers « macro » du stalinisme, avec sa machine répressive infernale, inhumaine, métallique et administrative. Une plongée dans un univers psychologique de la plus grande noirceur, d’une part, et dans le cauchemar concentrationnaire stalinien, d’autre part.
Le rythme est soutenu, la tension n’est jamais relâchée et, même assoupi, le lecteur, tenu en haleine, a du mal à lâcher l’ouvrage avant d’avoir lu la dernière page, tant il a hâte de découvrir quel lien pourrait exister entre ces deux histoires.
Outre le talent d’écriture, la rédaction de ce roman a exigé une immense culture historique, religieuse et philosophique. Ce roman n’est pas une simple distraction. Il nous ouvre les portes de la connaissance de plusieurs mondes différents.